Introduction : Le drame du port raté
Entre le mec qui imprime son Glock comme un roman graphique et celui qui le cale dans le dos comme s’il allait dégainer dans un western, y’a un juste milieu. Porter une arme de manière discrète, confortable et efficace, c’est un art. Et comme tout art, il mérite un peu de bon sens, un peu de technique, et beaucoup moins de fantasme.
I. Le port discret, ce n’est pas juste “cacher une arme”
1. Les types de holsters : choisis ton camp
- IWB (Inside Waistband) : pour la discrétion, à condition de bien gérer le confort
- OWB (Outside Waistband) : confortable mais plus difficile à dissimuler
- Appendix rig : rapide et pratique… sauf si tu tiens à ta fémorale
- Shoulder holster : stylé années 80, mais nécessite veste et maîtrise
2. La ceinture, cet accessoire négligé
Porter une arme avec une ceinture de prêt-à-porter, c’est comme porter un casque de vélo pour aller faire du deltaplane. Une ceinture rigide, dédiée au port d’arme, change tout. Elle soutient le poids, stabilise ton arme, évite les affaissements et réduit l’impression. Bonus : tu ne passeras plus ta journée à tirer ton froc vers le haut.
3. Les erreurs classiques ?
- Tu "imprimes" l’arme à travers tes fringues. C’est visible, donc inutilement dangereux.
- Tu prends un holster mou au rabais ? Tu veux perdre une fémorale ou c’est pour la science ?
- Tu te déplaces comme si tu avais un grelot entre les jambes ? Revois ta position.
II. Confort ≠ compétence ≠ esthétique
A. Le choix du port : tableau express
- Appendix : rapide, très dissimulable, exige rigueur et morphologie adaptée
- 3h (flanc droit) : naturel, bon compromis, accessible
- Small of back : douloureux, dangereux, déconseillé
- Shoulder carry : stylé mais dépendant des vêtements
B. Ton corps n’est pas fait pour toutes les positions
T’as une bonne bedaine ? L’appendix carry va devenir un sauna portatif. Tu conduis beaucoup ? Privilégie un port latéral. Tu veux porter toute la journée ? Teste chez toi, assis, debout, accroupi. Ton corps te dira merci (et évitera une contorsion de ninja pour dégainer).
C. L’accès rapide ne justifie pas le ridicule
Si tu dois faire une position de yoga pour sortir ton arme, c’est raté. Si elle est si bien cachée que même toi tu l’oublies, c’est raté aussi. Rappelle-toi : le style, c’est bien. Pouvoir accéder à ton arme en moins de 2 secondes, c’est mieux.
III. Variables souvent ignorées (mais cruciales)
A. Le facteur météo
- En été : t-shirt, sueur, tissus fins = combo risqué. Holster ventilé, setup minimaliste conseillé.
- En hiver : couches + manteau = accès ralenti. Privilégier l’anticipation, voire un outil secondaire.
B. L’interaction sociale : quand tu n’es pas seul au monde
- “Monsieur, on voit quelque chose sous votre t-shirt…”
- Le gamin au supermarché : “Papa, le monsieur a une arme !”
- Réflexe : rester calme, neutre, respecter les lois locales. Ou mieux : éviter que ça arrive.
C. Le test du miroir (ou de la caméra)
Enfile ton setup complet. Filme-toi. Penche-toi, marche, assieds-toi. Regarde le résultat. Si tu vois ton arme, les autres aussi. Si tu tires sur ton t-shirt toutes les 30 secondes, t’as un problème. Corrige-le.
IV. Anecdote : Le jour où mon Glock a dit bonjour à la caissière
C’était l’été. 36 degrés. Short cargo, t-shirt trop léger, holster IWB pas vraiment ajusté. Je me penche pour prendre un pack de flotte. Mon t-shirt remonte. La caissière me regarde. Et dit, très poliment : “Je crois que vous perdez quelque chose.” Depuis ce jour, j’applique le “test du pack d’eau”. Si je ne peux pas me pencher sans dévoiler mon matos, je revois mon setup. Et je change de t-shirt.
Conclusion : Sois armé, pas ridicule.
- Un bon port = bon holster + bonne ceinture + bon positionnement
- Ne sacrifie pas ta mobilité pour du style
- Teste ton setup dans la vraie vie, pas dans ta tête
- Et surtout : forme-toi. Ton ego ne te sauvera pas, ta préparation oui.